COMMENT CONCEVOIR LES DÉBUTS DE LA LECTURE ?

Objectif premier : assurer dès que possible la maîtrise du mécanisme tout en respectant une gradation des difficultés

a) étudier toutes les voyelles ;
b) ensuite six ou huit consonnes soutenues, par exemple : m, n, v, f, l, r, j, ch.

Au cours de l'apprentissage, cet objectif d'allure technique, directement orienté vers le codage et le décodage, reste inséparable de l'aspect fonctionnel.

En parfaite symbiose par le choix de la méthode pratiquée, ces deux aspects doivent promouvoir l'objectif terminal : développer chez l'enfant le goût de lire.

Pourquoi au début des consonnes soutenues ? Parce que leur son peut se prolonger. À l'inverse des consonnes explosives ou occlusives que l'on ne peut prononcer qu'avec une voyelle (p, b, t, d, c, g).

À partir de ces éléments, il est possible de former bon nombre de mots et, partant, tout un jeu de phrases.

Une remarque s'impose. Il est évident qu'on prononce les consonnes sans voyelles. Ce n'est ni enne, ni esse, mais une prononciation phonétique sans vocalisation qu'il faut adopter.

Le bien-fondé de cette remarque saute aux yeux. Si le maître devait - par mégarde ou par négligence - prononcer en lieu et place de bbb (son prolongé), il est à craindre que l'enfant prononce, lors de l'assemblage de cette consonne avec la voyelle a par exemple, béa, ce qui donnerait béabéa pour baba. Ce faisant, l'enfant agirait d'ailleurs en toute logique.

Une autre remarque vient à l'esprit. AU DÉBUT, ne jamais présenter qu'une difficulté à la fois. Exclure de ce fait deux graphies visuellement ou auditivement proches. Par exemple : m-n ; f-v.

La méthode ici préconisée constitue à n'en pas douter une meilleure approche de l'apprentissage de la lecture - une meilleure conscience phonologique - donc. Également une meilleure préparation de l'élève à l'acte de déchiffrement. Pourquoi ?

Parce que l'enfant n'est pas toujours mûr pour l'assemblage (f + a = fa), même très simple, mais par contre est prêt pour l'assimilation de la lettre, du son en tant que tel. En d'autres mots, l'enfant reconnaît les lettres AVANT de pouvoir les combiner entre elles (consonne + voyelle ; voyelle + consonne ; etc.). La preuve que l'enfant identifie plus tôt qu'on ne l'imagine habituellement, c'est que vers cinq ans et demi, voire parfois plus tôt, il lui arrive de (faire) remarquer spontanément : "Cette lettre-là, c'est comme dans mon nom".

Pour poursuivre :
La dyslexie et le lecteur débutant.
Illettrisme et échec scolaire.
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