Cher Ami retraité,

Votre retraite : comment bien la préparer pour la vivre au mieux. C'est l'objet de ces quelques lignes.

Notez-le bien : c'est lorsque vous serez en pleine force de l'âge que vous devrez - idéalement - penser à préparer votre retraite matériellement et mentalement (je vous dirai comment ; rassurez-vous : ce n'est vraiment pas difficile).

À éviter absolument : tous les excès. Vous épargnerez ainsi à votre organisme des lendemains peu glorieux.

Les trois écueils qui vous gâcheront irrémédiablement votre santé : le frigo, le fauteuil, la télé.

Le bien-être physique engendre bien souvent le bien-être psychique.

Promenez-vous tous les jours, au moins une heure. De préférence deux fois. Dans un endroit aéré, calme si possible. Que ce soit un moment de réelle détente. De non-stress. Pour tout dire : de méditation.

Organisez votre journée. Sinon, vous serez comme un navire sans gouvernail. Et vous irez à la dérive. Indubitablement.

Positivez : ce sera votre façon de vivre pleinement les années qui s'annoncent merveilleuses, prometteuses. Relativisez aussi. Distinguez toujours ce qui est temporaire de ce qui est permanent.

Soyez enthousiaste. L'enthousiasme soulève les montagnes (c'est un peu vrai). En tout cas, il nivelle en rasant les aspérités de la vie.

Ne cessez jamais toute activité - physique et mentale. Valorisez votre expérience professionnelle. Consignez-la par écrit au fur et à mesure qu'elle se perfectionne. Plus tard, vous en ferez un ouvrage qui sera utile à vos semblables. Ils vous en seront reconnaissants.

Et pourquoi pas, vous lancer dans une activité de création ? En tant que retraité, vous bénéficiez d'un statut d'indépendant complémentaire enviable. Pensez donc : pas de cotisations sociales à payer. Et, cerise sur le gâteau, pas de limitation de vos revenus. Chouette, non ? La seule contrainte : faire la déclaration préalable de votre activité au ministère des Finances, administration des pensions, cumuls si vous êtes un agent de l'État ou assimilé. Sinon, vous adresser à la tour du Midi.

L'inspiration est, quoi qu'on dise, fidèle. Elle se manifeste à certains moments. Pas à d'autres. Repérez ces moments privilégiés. Je vous donnerai plus loin un truc - infaillible - pour la stimuler. Et la mettre ainsi en quelque sorte à votre service. Car la domestiquer n'est vraiment pas difficile.

À défaut d'une activité professionnelle, trouvez-vous un hobby (plus qu'un passe-temps) qui vous valorisera. Abordez si possible un nouveau sujet d'étude. De quoi stimuler vos neurones et rester actif intellectuellement.

Faites le bien autour de vous. Souriez. Efforcez-vous de faire au moins une bonne action par jour. Dites un mot gentil à ceux que vous côtoyez habituellement. Tout cela ne coûte pas bien cher.

Voilà quelques règles de conduite qui vous aideront à réaliser pleinement ce temps béni entre tout.

Développons maintenant certaines de ces idées maîtresses.

Vivez en symbiose avec la nature. Faites corps avec elle. Ou, à tout le moins, recherchez son contact, découvrez-la de toute urgence.

Il y va de votre santé. De votre moral. Et même de votre équilibre. Car la nature semble jouer un rôle régulateur, tonifiant. Les bienfaits de tous ordres d'une promenade 'hygiénique' ne sont plus à démontrer. Tout médecin vous dira la nécessité de telles sorties quotidiennes.

Lors de vos balades à travers bois, il vous sera sans doute donné de vivre des situations peu banales. Ainsi, tout dernièrement, j'ai pu observer une sittelle, au long bec pointu, cet insectivore des troncs d'arbres à la recherche de larves. C'est le seul oiseau - faut-il le souligner - à pouvoir descendre, se mouvoir la tête en bas, le long d'un tronc. Et que faisait-elle notre sittelle, croyez-vous ? Elle martelait l'écorce d'un hêtre. Accrochée à l'écorce grâce à la forte musculature de ses pattes aux griffes acérées.

Un peu de temps après, un pic (épeiche ?) est venu la chasser. Et commencer son travail de tambourinage si caractéristique, bien campé sur ses tarses. (À la différence de la sittelle, le pic prend appui sur la queue pour se maintenir en équilibre.)

Le manège de ces deux oiseaux sylvestres est venu égayer ma promenade quotidienne. Car vous en conviendrez sans peine : une telle scène ne se rencontre pas tous les jours.

Votre plus beau cadeau, celui que vous pouvez vous offrir : arriver en bonne santé à votre retraite. Certes, un tel privilège se mérite chaque jour. Mais quel bonheur !

Comment parvenir à ce bien-être ? Si possible, contentez-vous de trois repas par jour. Pas plus. Votre corps ne demande plus que de l'entretien. De fait, il ne se développe plus. Sa croissance est terminée depuis belle lurette.

Du reste, beaucoup de retraités se plaignent d'avoir une digestion pénible, laborieuse, difficile, lente. Il faut savoir à cet égard qu'une bonne digestion suppose : 1. une mastication suffisante ; 2. un repas adapté, plutôt léger, frugal (évitez donc comme la peste les repas copieux à l'excès) ; 3. une prise de boisson (longtemps ?) après le repas (sinon, la boisson dilue le suc gastrique et ce dernier devient de ce fait moins opérant).

Si donc vous vous sentez lourd après un repas, tirez vous-même la seule conclusion qui s'impose. Je vous le concède bien volontiers : ce n'est pas toujours facile de l'admettre. Car le plus dur combat que vous aurez à mener maintenant, c'est contre vous-même que vous devrez le mener.

Comme quoi, il n'est pas si facile de manger dans les règles de l'art ! Mais, au fait, pourquoi pas une visite chez un(e) diététicien(ne) ?

Une règle de vie à observer impérativement : mangez comme un empereur le matin, comme un roi à midi et comme un pauvre au soir.

À méditer aussi : les moines bouddhistes ne prennent jamais de nourriture après le repas de midi. S'en portent-ils plus mal ? (N'allez quand même pas dormir le ventre creux !)

Buvez avant d'avoir soif, mais ne mangez pas si vous n'avez pas faim.

Pas besoin de faire un dessin à celui qui a été hospitalisé pour une colique néphrétique dont les douleurs égalent celles d'un accouchement. Une crise particulièrement douloureuse donc. Et qui peut durer plusieurs heures. Elle prend naissance lors de la migration du calcul dans l'uretère. C'est-à-dire le canal qui conduit l'urine du rein, où elle est fabriquée, à la vessie. (À ne pas confondre avec l'urètre qui est le canal excréteur de l'urine qui part de la vessie et aboutit à l'extérieur.)

Sans doute faut-il d'abord chercher la cause dans l'alimentation - trop abondante et/ou trop riche. Mais le manque de boisson favorise à coup sûr la constitution de calculs. Ne l'oubliez pas : l'homme peut, en effet, se passer d'alimentation pendant un certain temps, mais pas de boisson. Car cette privation entraîne rapidement des accidents graves.

Ayez toujours à l'esprit cette vérité : ON CREUSE SA TOMBE AVEC LES DENTS. On ne s'en rend pas toujours compte. Mais les dégâts - souvent irrémédiables - sont vite là.

Et maintenant ?

Vous voilà, en effet, si vous avez bien mené votre barque - et si aucun obstacle majeur ne s'est dressé sur votre chemin - débarrassé de tout souci d'argent. Vous êtes face à vous-même. Et le film de votre vie se déroule devant vous. Un premier bilan - il y en aura d'autres - s'impose à vous. Avec une certaine satisfaction du travail accompli, du chemin parcouru. Disons-le nettement : du devoir accompli. Ce thème vous reviendra spontanément. Et vous l'approfondirez.

Vous pouvez donc occuper votre esprit à une activité - nouvelle ou déjà commencée - lorsque vous étiez encore actif. Le choix est immense. Activité de groupe ? Individuelle ? Contre rétribution ? Bénévole ? Accidentelle ? Continue ? Etc. C'est à vous de décider. Vous seul en connaissez les tenants et les aboutissants.

Vos goûts seront d'une grande importance. Vos aptitudes aussi. Surtout si vous avez un don. C'est maintenant le moment de le découvrir. Qui sait ? Vous avez peut-être un talent caché. C'est en tout cas ce que je vous souhaite.

Ça y est, vous avez trouvé : vous avez un don. Alors vous êtes champion. Car l'État - que l'on critique souvent pour sa cupidité - vient en quelque sorte vous aider. Parce qu'il sait que vous allez enrichir son patrimoine, il ne va pas vous mettre des bâtons dans les roues. Bien au contraire. Il va - par exemple - si vous optez pour l'une des activités de sculpteur, de dessinateur, de peintre, d'écrivain et même de conférencier, vous exempter de cotisations sociales. Et si vous retirez de cette activité de création de substantiels revenus, ils n'auront aucune incidence sur votre retraite. Bien sûr, vous paierez vos contributions comme tout le monde. Mais avouez qu'il vous donne un fameux coup de pouce.

Pour être tout à fait en ordre, prenez contact avec le bureau local (régional) des pensions du chef-lieu de votre province. Et avec le bureau de T.V.A. dont vous dépendez. Aussi avec votre mutualité.

Vous pourrez commencer comme franchisé de la taxe. Si vous estimez que votre chiffre d'affaires ne dépassera pas 15 000 euros par an - ce qui sera certainement le cas la première année au moins. Votre seule obligation en matière de T.V.A. sera de rentrer, avant le 31 mars, la liste annuelle des clients assujettis. Ce document est communément appelé 'listing'.

Si vous vendez par exemple par correspondance, vous devenez un 'maître de fichier'. Vous devrez prendre alors contact avec 'La commission de la protection de la vie privée' (rue de la Régence, 61 à 1000 Bruxelles) pour enregistrer vos fichiers.

Passionnez-vous pour un sujet

Quel qu'il soit. Ils sont tous beaux et captivants. L'essentiel, c'est l'intensité de l'intérêt que vous y mettrez.

Choisissez de préférence un domaine qui vous occupera pendant des années et qui fera de vous un spécialiste recherché et, partant, estimé. Devenez, si c'est possible, un orfèvre dans votre branche. Vous éprouverez de la sorte une satisfaction à nulle autre pareille.

Prenons un cas concret. Et personnel. J'ai l'habitude - vous l'aurez deviné - de passer au moins une heure et demie par jour dans la forêt toute proche. Je trouvais stupide de passer à côté d'arbres dont j'ignorais le nom. Alors je me suis documenté. J'ai acheté un petit livre sur les arbres de chez nous que je glisse dans ma poche intérieure. Et il ne me quitte plus depuis. La conséquence : reconnaître un arbre à ses feuilles ou à son tronc ou à ses fruits ne me pose plus de difficulté. Voilà une lacune comblée agréablement.

Encore ceci...

Chaque arbre, comme chaque être humain, possède un champ énergétique. Ce champ énergétique peut vous irradier lorsque vous vous approchez le plus près de lui. L'arbre peut ainsi agir sur votre état de santé. Il vous aide de la sorte à retrouver le calme. Vous connaîtrez alors un état de joie ou de sérénité. Car il ne faudrait pas l'oublier : TOUT EST ÉNERGIE.
Et j'irai même plus loin. En effet, pour le très regretté jésuite Teilhard de Chardin (décédé le 10 avril 1955, le jour de Pâques : tout un symbole), matière et esprit sont deux faces d'une même réalité. Alors adonnez-vous sans compter à la "sylvothérapie"...

L'écriture vous tente

Mais vous ne savez pas comment vous y prendre. Ce n'est pas bien grave. Remarquez d'emblée que vous n'êtes pas le seul dans le cas. Heureusement, des amis fidèles (j'ai nommé les livres) viendront vous tirer d'embarras et vous enlever la peur de la feuille blanche.

Car, comme dans tout domaine, il y a la méthode. Des rites, des passages obligés, des mots même. Une technique quoi. Il suffit dès lors de respecter la marche à suivre.

Quelle est-elle justement ? Écrire, c'est avant tout convaincre. Et pour convaincre, il faut de la place et des arguments. Pour la place, il vous suffira de réunir quelques grandes feuilles blanches. Facile jusqu'ici. L'autre point - les arguments - est moins évident.

À vrai dire, pas tant que cela. Car argumenter, c'est trouver du bon sens à votre propos. On peut convaincre par des exemples, en suivant un raisonnement logique. Adopter un point de vue, s'y tenir et le développer.

Pour le débutant, il existe sur le marché des livres traitant de la dissertation, d'autres vous apprendront à écrire une lettre correctement, d'autres encore vous inculqueront l'abc de la rédaction d'une lettre de vente (chez De Boeck par exemple).

Chaque ouvrage est adapté à son objet. À vous de vous situer. Quel genre d'écrit ai-je l'intention de produire ? Voilà la question essentielle que vous devez vous poser. Et la réponse, vous la trouverez dans une bonne librairie.

Vous avez des projets d'édition

Alors, toutes mes félicitations !

Vous avez le choix entre éditer vous-même vos écrits (vous devenez auteur-éditeur) ou les faire publier par un éditeur professionnel. Mais quoi qu'il en soit, je procéderais préalablement à un dépôt légal à la Bibliothèque royale Albert Ier (boulevard de l'Empereur, 4 à 1000 Bruxelles). C'est une sage précaution. De cette façon, votre production est protégée légalement.

Pour l'envoi, vous bénéficiez de la franchise postale. C'est-à-dire que le port est payé par le destinataire. Renseignez-vous auprès de votre bureau de poste habituel. Mais vous pouvez aussi le(s) remettre en main propre à la personne en charge de recevoir les ouvrages. Vous devez lui confier un exemplaire de chacun de vos livres accompagné de deux formulaires que vous pourrez vous faire envoyer préalablement.

À vous procurer absolument : 'Guide de l'écrivain' par Paul Désalmand aux éditions Marabout.

Comment vous faire connaître ?

Voilà le nœud gordien. Notez quand même que si vos écrits sont de qualité, il se trouvera bien quelque(s) journaliste(s) qui fera/feront écho à votre production. Ces recensions ne suffiront pas cependant. Mais elles vous aideront. Et vous encourageront. Car elles vous apporteront une certaine reconnaissance. Et, pourquoi pas, un début de notoriété. À tout le moins, un succès d'estime. Ce qui n'est déjà pas mal.

Encore vous faudra-t-il présenter votre œuvre naissante sous le meilleur jour, d'une façon intéressante, celle qui accrochera l'attention de celui ou de celle à qui vous destinez votre lettre. Si vous avez pu captiver le lecteur au travers de vos livres, je ne doute pas que vous pourrez retenir l'attention du (de la) journaliste. C'est même beaucoup plus facile que vous ne l'imaginez.

Et puis, vous n'êtes pas seul. Des organismes ne demandent qu'à vous aider. À commencer par la Communauté française (rebaptisée par certains 'Fédération Wallonie-Bruxelles'). Adresse de contact : Direction générale de la culture, Service général des lettres et du livre, 44, boulevard Léopold II, 1er étage à 1080 Bruxelles.

Vous devez toujours être à l'affût de l'adresse utile. Celle qui vous fera connaître un peu plus. Un travail jamais fini. Et qui est rarement facile. Mais toujours ô combien captivant !

Rappel : quelques grands principes d'écriture

Utilisez :
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- des phrases courtes, légères, aériennes ;
- des mots simples, courts, concrets ;
- des mots de liaison (de ce fait, en effet, par contre, à cet égard, ...) ;
- des adjectifs expressifs ;
- le pronom personnel 'vous' sans modération (vous vous adressez à votre lecteur en particulier, vous parlez de lui - et rien que de lui) ;
- des paragraphes courts (l'aspect visuel d'un texte compte beaucoup).

Avec ces quelques consignes, vous produirez des écrits de qualité. Vous ferez merveille. Relisez-vous. Plusieurs fois. Soyez impitoyable. Traquez redites et lourdeurs. Et les fautes d'orthographe... De syntaxe aussi.

Faites-vous relire par un membre de votre entourage. Sans complaisance.

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse et le repolissez.
Ajoutez quelquefois, plus souvent effacez.

BOILEAU, Art poétique.

L'inspiration

C'est elle qui va être le vrai moteur du pouvoir de votre création. Sans elle, en effet, rien ne se créerait ! Quel désert serait le nôtre ! Heureusement, il en va tout autrement.

Comment domestiquer la muse ? D'abord, cerner le sujet. Plus il sera précisé, meilleure sera l'approche et donc, avec elle, son accomplissement. Ce que je vous suggère ici est strictement personnel. Je ne vous garantis pas que cette démarche vous réussira. Mais vous pouvez quand même essayer. Ne vous découragez pas trop vite. Retenez déjà ceci : 1 % d'inspiration, 99 % de travail... Parfois même de transpiration !

Vous avez un problème qui vous turlupine. Vous en cherchez évidemment la solution. Pensez-y avant de vous coucher. Le lendemain - ou même pendant la nuit - il y a beaucoup de chance pour que la solution vous apparaisse.

Pas plus difficile que cela.

Quant à l'inspiration proprement dite, agissez de la même façon. Ayez cependant toujours à portée de main de quoi écrire : de grandes feuilles et un crayon. Le rapport avec le crayon est plus familier, sympathique qu'avec un bic par exemple.

Une autre manière d'alimenter votre réflexion, c'est la promenade. Pas n'importe laquelle. Celle où vous vous immergez complètement dans la nature. Seul de préférence. Loin du bruit et du brouhaha avilissant quotidien de nos villes. Et là, vous allez donner la pleine mesure de votre talent. Mais peut-être pas tout de suite. Un peu d'entraînement cependant vous sera sans doute nécessaire.

Des idées vont fuser. À vous de les happer. Consignez-les immédiatement sur votre feuille. Car elles sont volontiers fugaces. C'est leur nature. Ce serait dommage, en effet, de les perdre. À tout jamais peut-être. Et même si le contenu vous restait, toute la subtilité de la forme vous échapperait sûrement.

Il y a des moments où les idées vous viendront plus facilement. Quand ce n'est pas exclusivement. Notez ces moments privilégiés entre tous scrupuleusement. Il y a beaucoup de chance pour qu'ils se répètent. Au fond, c'est un cérémonial. Mais inconscient. Car il faut bien vous dire que votre cerveau, c'est un peu comme un ordinateur : il ne s'arrête jamais. Même la nuit, il travaille. Tant mieux d'ailleurs.

Si vous suivez ces quelques conseils, vous avez de fortes chances de connaître des moments délicieux. Indicibles. Mais vrais.

Cultivez-vous

L'inspiration se nourrit d'idées que vous aurez engrangées lors de vos lectures. Mais que lire ? De nouveau, c'est un choix personnel. Fait surtout en fonction de vos intérêts. Vous avez un esprit romanesque ? Alors vous savez mieux que moi ce qu'il vous reste à faire.

Vous avez au contraire un esprit pratique, tourné vers les choses concrètes ? Alors vous choisirez vos lectures sûrement autrement.

Il faut voir aussi pourquoi vous lisez. Pour vous évader ? Pour vous instruire ? Pour chercher une réponse à un problème ? Ce sont autant de démarches différentes.

Mais, dans tous les cas, votre esprit travaillera. Votre sens critique fonctionnera. Voilà ce qui est commun à toutes ces démarches. Bref, toute lecture vous sera bénéfique.

Ne négligez pas les livres de motivation. Ils vous feront un bien immense.

En résumé, le retraité heureux est celui qui sait alterner judicieusement activité de plein air et activité intellectuelle, sans oublier l'activité tournée vers autrui. Une forme d'épanouissement physique et psychique en somme. Un juste équilibre qui le rendra plus fort. Et donc moins vulnérable aux aléas inévitables de la vie.

S'il sait occuper son esprit à bon escient, alors il y a tout lieu de croire que sa vie nouvelle sera pleinement réussie. Et, par ricochet, celle de ceux et celles qui auront le bonheur de graviter autour de lui.

Claude THOMAS

Pour une retraite heureuse et valorisante.

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Trois occupations - bien utiles - en rapport direct avec la nature

L'autre jour, un promeneur resplendissant de bonheur, m'adressa la parole - il sortait d'un bosquet : "C'est dommage, me dit-il tout de go, tous ces arbres enserrés par du lierre vont mourir asphyxiés dans l'indifférence générale. J'en sauve le plus possible, mais il y a toujours à faire. Je n'en veux pas au lierre - il a le droit de vivre. Simplement, je l'empêche de monter le long de l'arbre qu'il emprisonne. Alors je le sectionne à la base et je le réoriente vers le sol, où il va ramper. C'est un peu comme une renaissance."

Soit dit en passant, le lierre est une plante épiphyte, c'est-à-dire qu'elle croît sur d'autres plantes sans en tirer sa nourriture. Contrairement à une plante parasite, comme le gui.

Ce monsieur-là, je l'ai encore écouté pendant près d'une demi-heure. Il prenait manifestement plaisir à délivrer tous ces arbres d'une mort certaine. Je buvais ses paroles. Il s'en dégageait beaucoup de sagesse. Je me disais : "Si tout le monde pouvait être comme lui !" Ce serait trop beau... Et sans doute aussi trop monotone. Et puis, tout le monde ne peut pas faire la même chose. N'empêche : j'ai longtemps pensé à ce brave. Je ne le rencontrerai sans doute jamais plus. Mais qu'il sache au moins que ses propos m'ont marqué.

Lors de mes nombreuses balades en forêt, il n'est pas rare que je rencontre des personnes munies de sacs. Souvent remplis. Et bien remplis même. Intrigué, il m'arriva un jour de leur demander où elles avaient pu trouver tant de champignons. Cette question apparemment innocente était en fait l'expression de ma curiosité. Je voulais savoir ce qui se cachait à l'intérieur de ces emballages de fortune.

"Détrompez-vous, me répondit l'une d'entre elles, ce ne sont pas des champignons, mais des détritus trouvés par terre lors de notre randonnée. Souvent près de poubelles débordantes, parfois aussi hélas ! en plein milieu de la nature. Nous les ramassons car ils déparent le cadre de verdure dans lequel nous aimons nous promener. Nous avons toujours sur nous plusieurs sacs que nous destinons à cet usage."

Je restai bouche bée. Plein d'admiration pour ces anonymes qui font le bien à notre insu. Pour notre confort. Et notre plaisir finalement. Car sans ces personnes dévouées à l'extrême, nos balades seraient moins agréables. Beaucoup moins. Par leur dévouement qu'elles manifestent silencieusement, presque à la sauvette, elles évitent que nos belles forêts ne s'enlaidissent, ne se défigurent, bref, ne se souillent davantage. Chapeau à vous ! Et grand merci.

Dans mon quartier habite une personne qui s'occupe, avec un petit groupe de fidèles, de faire traverser la route à des batraciens (des amphibiens) à la période de reproduction. Il faut savoir en effet qu'ils vont ainsi pouvoir regagner l'étang tout proche où ils pondront des chapelets d'œufs.

Voilà encore une activité bien utile pour des animaux qui ne le sont pas moins. Faut-il encore rappeler que ces amphibiens anoures (c'est-à-dire sans queue) sont mangeurs de petites proies - exclusivement des insectes - qu'ils chassent la nuit ? Ce qui les rend, vous en conviendrez, extrêmement utiles.

Sans ces bénévoles, quelle hécatombe il y aurait !

Cher Ami retraité, si vous cherchez bien, vous trouverez, vous aussi, d'autres occupations protectrices de la nature et, plus généralement, de l'environnement, rural ou urbain. Avec ses spécificités locales. Car il doit être - impérieusement - protégé. C'est comme un patrimoine : il est précieux. Pensez-y ! Et agissez en conséquence !